PLAIDOYER DES ENTREPRISES
Manifeste et Plaidoyer à destination des politiques
Plate-forme des entreprises de la transition écologique Initiative apolitique
Cinq préalables
- Le 1er objectif à atteindre est une division par 5 (diminution de 80%) des émissions mondiales d’ici 2030. 55% nous parait faible face au risque d’emballement climatique.
- L’enjeu du lien entre Economie et Biodiversité est aussi important que le lien avec le Climat. Cela doit se retrouver partout dans le texte.
- La Wallonie devrait définir un budget global consacré annuellement à la transition écologique. Nous le chiffrons à 14,25 milliards (soit 15% de son PIB, cfr actualisation du rapport Stern).
- D’après nos estimations, il y aurait +/- 1.500 nouvelles entreprises de la transition écologique créées (depuis +/- 10 ans) dans le but premier d’instaurer un modèle économique respectueux des limites planétaires. C’est un nouveau secteur économique en pleine croissance. 30 % des start-ups affichent aujourd’hui des valeurs environnementales fortes.
- La transition ne devra laisser personne sur la touche, la population sera mise en capacité d’aller vers cette transition. On devra donc offrir un pack de sécurité qui donnera assez d’assurance pour que les gens acceptent de se lancer dans la transition écologique (cfr Doc Position Plate-forme).
CINQ PRIORITÉS
1. SOUTENIR LE SECTEUR ÉMERGENT D’ENTREPRISES WALLONNES DE LA TRANSITION ÉCOLOGIQUE (OU À FINALITÉ ENVIRONNEMENTALE) PAR LA CRÉATION :
d’un statut ad hoc ‘Entreprise de la transition écologique’ (ou à finalité environnementale, régénérative) couplé d’indicateurs (rating environnemental des entreprises) et d’un large set d’incitants (subsides, soutien au démarrage et au scale-up, émission d’obligations pour le financement de cette économie de la transition, etc). Afin de permettre la croissance (scale-up) de ces centaines de petites entreprises, nous préconisons la création des ‘Fabriques d’entreprises de la transition’ (inspiré de modèles étrangers) où des employés-entrepreneurs au sein d’une structure spécialisée (les Fabriques) développent leur business, ont accès à un financement de base pour le lancement du projet et peuvent se reposer sur un réseau d’entrepreneurs/coachs expérimentés.
d’un Observatoire de la transition écologique de l’économie et des entreprises afin de monitorer/médiatiser les améliorations des entreprises et de l’économie en termes d’impact carbone, circularité, biodiversité, etc. Nous naviguons à vue actuellement et avons besoin d’indicateurs pour dresser des feuilles de route par secteur, type d’entreprises, etc
d’une Agence indépendante chargée d’évaluer l’impact carbone de tout produit mis sur le marché (rating des produits). Cela permettra d’orienter de manière objective les aides publiques (à l’investissement, subsides, etc) vers les éco-produits, d’objectiver les critères utilisés dans les marchés publics, de générer des fonds considérables dédicacés à la transition écologique de l’économie via la mise en place d’une TVE (cfr ci-dessous) et de rendre les produits les meilleurs pour l’environnement moins chers que leurs
2. INTRODUIRE UN NOUVEL AXE ‘FINANCEMENT DE LA TRANSITION
Le Gouvernement doit forcer de manière normative l’internalisation des externalités et faire payer aux entreprises leurs externalités négatives par une sur-taxation afin de financer la transition écologique et les entreprises qui y contribuent qui seront, elles, (ré)compensées pour leurs externalités positives.
Orienter 100 % des fonds publics à la transition écologique (subsides, garanties publiques, prêts, garanties bancaires, garanties d’Etat, prises de parts et des financements additionnels, encours d’assurance, etc). Emettre des Obligations garanties par la Région pour le financement de cette économie de la transition avec taux garanti à 10 ans (ex. 2%). Attirer le citoyen mais aussi, dans le même temps, imposer aux entreprises publiques (SWDE, Ores, TEC, …) d’y placer au moins 25 % de leurs réserves, y compris leurs cotisations pour fonds de pension. Taxer de plus en plus fortement les transactions financières sur les marchés boursiers. Détaxer les investissements réalisés dans l’économie
Tax shift : négocier auprès du Fédéral une taxe (TVE – Taxe sur la Valeur Environnementale) proportionnelle aux dommages environnementaux (CO2, ressources, biodiversité…) d’ici 2025 et visant à réduire le prix des produits aux impacts les plus faibles. L’entièreté des fonds générés seront dédicacés à la finance bas carbone et aux entreprises à balance carbone
Instaurer une taxation des Gaz à effet de serre d’ici 2025 (cfr exemple de la Suède).
Négocier avec l’UE et la BEI pour concevoir/alimenter un Pacte finances Climat wallon.
3. ECONOMIE CIRCULAIRE ET DE FONCTIONNALITÉ
Monitorer les flux de matières et énergie en Région wallonne par la mise en place de l’outil anglais NISP (ou équivalent). http://www.nispnetwork.com/
Créer une bourse matière / énergie (entreprise A à Liège vend ses ‘déchets’ à entreprise B en Hainaut) : utilisation du même outil NISP pour favoriser les échanges de matière et énergie entreprise sur le territoire
Ecologie industrielle : généraliser la circularisassions des éco-zoning en affectant des budgets à certaines Intercommunales (BEP, Idelux, SPI, Ideta, etc) pour réaliser des missions de circularisassions des
Créer le métier de Facilitateur en Ecologie industrielle : création d’une nouvelle fonction décentralisée et assignée géographiquement à l’incubation de projets en économe circulaire sur plusieurs zonings d’activité.
Mise en place d’un appel à projet type Be Circular pour susciter des projets pilotes innovants en circularité (cfr Région bruxelloise, en EC).
Noyaux commerciaux zéro-déchet : les biens de consommation courante importés constituant une part importante de rejets de CO2 (cfr ci-dessous) et certaines villes connaissant un déclin de leurs commerces, innover avec la circularité pour relancer une dynamique commerciale
Renforcer/démultiplier les sensibilisations et formations à l’économie circulaire (et de fonctionnalité).
Garantie portée progressivement à 30 ans pour tous objets avec responsabilité étendue des producteurs étendue
Passage massif à l’économie de la fonctionnalité : formation, appels à projets, financement ad hoc, etc
Création d’un Centre d’expertise régional pour une économie durable (circulaire, fonctionnalité, climat, biodiversité, etc) pour aider les opérateurs wallons de l’entrepreneuriat à intégrer la durabilité et à aiguiller les entrepreneurs dans la réflexion sur leurs modèles économiques. Offrir une expertise pointue en matière d’économie/entrepreneuriat durable et circulaire qui serait complémentaire au travail effectué par les opérateurs de 1er ligne (CEI / SAACE/ AC/ Incubateurs EE/couveuses/coopératives).
4. MACRO-ÉCONOMIE DU CO2 PLUS FINE ET EXHAUSTIVE : BESOIN DE MEILLEURS INDICATEURS (ET OUTILS POUR LES MESURER) LIANT L’ÉCONOMIE WALLONNE (PRODUCTION ET CONSOMMATION) ET LES ÉMISSIONS DE CO2
Le Registre National des émissions de GES est un procédé comptable qui, lorsqu’il est divisé par le nombre d’habitants ne correspond pas à l’impact carbone complet d’un ménage moyen. En effet :
La consommation (les achats réalisés sur une année) de biens importés ne sont pas pris en compte, ni leur transport jusqu’à la frontière
La fabrication des biens durables (voiture, logements, informatique, etc.) n’est prise en compte que pour la partie produite sur le sol national (hors composants importés)
L’impact carbone des placements financiers détenus par les ménages, pouvoirs publics et entreprises (assurances, épargne, pension, investissements) n’est pas pris en compte
Les voyages à l’étranger ne sont pas pris en compte
Nous demandons donc que la Wallonie se dote d’une « Macro-économie du CO2 » :
exhaustive : besoin de plus d’indicateurs (et outils pour les mesurer) liant les émissions de CO2 (objectif macro) et la contribution de l’économie wallonne en production ET consommation (objectif micro).
plus fine : nous proposons de partir de l’équation KAYA qui présente une décomposition des émissions de gaz à effet de serre en plusieurs facteurs d’une multiplication :
Cette équation est déclinable par secteur économique (alimentation, construction, santé, mobilité, consommation courante, finances, etc). Elle permet donc de quantifier la contribution à l’effort climatique de chaque secteur (voire de chaque entreprise quand on va toujours plus vers le micro) et de plus facilement réaliser des prévisions/monitoring fines. Au final, chaque acteur économique est enfin conscient de sa contribution réelle à l’effort climatique.
L’AWAC et l’IWEPS devraient se coordonner pour créer cela. Cet outil serait aussi complémentaire avec une économie d’adaptation.
5. UNE ALLIANCE EMPLOI – ENVIRONNEMENT – SERVICES À LA PERSONNE
Tim Jackson (‘Prospérité sans croissance’, 2009) explique que le secteur de l’extraction de ressources ne sera plus prioritaire, les secteurs manufacturiers, bâtiment, alimentation et agriculture se maintiendront mais devront se « durabiliser ». Le secteur du recyclage sera prioritaire et devra être massivement financé. Les investissements écologiques engendreront des taux et des périodes de rendements ‘moins productifs’, les droits de propriété des actifs seront différents (davantage du type public-privé).
Mais surtout, nous développerons des secteurs économiques sobres en carbone et aujourd’hui délaissés : la culture (y compris les NTIC, l’édition, …) et les arts, l’éducation tout au long de la vie, les sports, le tourisme local, la gastronomie durable, l’aide à la personne, la mobilité active, l’auto-construction durable, la santé, le bénévolat. Cette économie moins prédatrice sur nos ressources humaines et naturelles et qui prend soin de vivant est fondée sur les services aux personnes, entreprises sociales, intégrées dans la communauté … et est très peu ‘productive’ au sens purement économique (Production = Productivité du travail x Personnes au travail) et donnera donc énormément d’emploi sur le long terme.
Les entreprises de la transition écologique signataires du Manifeste et du Plaidoyer
« Pour une économie régénérative respectueuse des limites planétaires »